Pour Adrien, rouler dans le sable s’apparente au départ à une véritable galère. Paradoxal pour celui qui a remporté pas moins de trois fois l’Enduropale du Touquet ! Mais véridique : le champion n’a pas ménagé ses efforts pour réussir. “Pour moi, c’était loin d’être inné”, concède le pilote. “Mais Séb a compris comment je fonctionnais. Et je ne voulais décevoir ni lui, ni mon père. Si je n’étais pas un surdoué, j’ai toujours fait preuve d’une grande persévérance. Dans le Pas-de-Calais, la météo était rarement de notre côté pour les entraînements. Et tandis que beaucoup de mes copains renonçaient à aller sur les circuits quand ils étaient boueux et qu’il faisait vraiment mauvais, moi, je ne faisais jamais demi-tour. J’en ai pris des gamelles et des gamelles, dans le froid ! Mais je ne cherchais même pas à négocier quoi que ce soit auprès de Sébastien, j’ai toujours eu conscience que pour y arriver, il fallait s’en donner les moyens. Je recommençais, toujours, et je crois que c’est ce qui a fait ma force.”
Adrien, avant de devenir le champion qu’il est aujourd’hui, est passé par des moments sacrément difficiles. Mais, à force de s’entraîner, quelques résultats commencent à poindre à son palmarès. Il participe notamment aux championnats de France Minivert, en 2002, alors qu’il a onze ans, et termine 9e. En 2003, 2004 et 2005, il est champion des Flandres de moto-cross, avant de devenir champion de Picardie de la discipline en 2006. “A quinze, seize ans, j’ai eu un déclic : je commençais à avoir de plus en plus d’aisance dans le sable, ça devenait de plus en plus facile pour moi”, se souvient Adrien. Vainqueur deux fois du Supercross d’Isbergues, il se fixe un objectif encore un peu plus élevé pour la saison 2008 et participe au championnat de France des Sables E1 : coup d’essai et coup de maître, il est sacré champion de la discipline ! Il se classe aussi huitième de la Coupe du Monde FIM Junior. “A cette période, je me souviens que Arnaud Demeester avait eu des mots sympas à mon égard, il avait dit que j’avais du potentiel. Et j’avoue que de sa part, ça m’avait touché. J’ai continué, et j’ai fait pas mal de moto-cross parce que c’était un bon moyen de progresser encore sur le sable.”
D’un niveau régional, le pilote gravit ainsi les échelons, et passe au niveau national et international. Entouré de sa famille, de ses deux parents et de ses deux sœurs, qui le soutiennent activement, le pilote se fait remarquer et compte sur des partenaires de plus en plus nombreux, dont Eric Bee, aujourd’hui directeur d’Astradec, qui le connaît et le suit depuis ses plus jeunes années. “Eric était de ma famille, il a cru en moi. Il faisait partie de ces partenaires qui investissent davantage pour m’aider que pour leur visibilité.”
Malgré ses succès, le pilote continue de s’entraîner et ne ménage pas ses efforts. A l’âge de dix-huit ans, il passe sur une 450, après avoir signé de très belles performances en 250. La catégorie reine lui ouvre ses portes : il participe enfin aux courses dont il a rêvé lorsqu’il était enfant. Les premiers beaux classements ne tardent pas à arriver : en 2009, il gagne le Beach cross de Berck-sur-Mer et termine à la quatrième place de la Ronde des Sables qui se déroule à Loon-Plage. Cette même année, pour sa première participation à l’Enduropale du Touquet, il termine au sixième rang de l’épreuve. Il remporte aussi dix victoires en championnat des Flandres. Le travail paie !