Face aux difficultés rencontrées par Adrien, son papa, Jean-Yves, suite au conseil d’un professionnel du coin, décide alors de faire l’acquisition en Belgique d’un embrayage automatique, et d’en équiper la moto de son fils. Une modification qui va véritablement changer la vie d’Adrien. “Honnêtement, ça a été le jour et la nuit, et ça m’a complètement changé la pratique”, explique le pilote. “Dans les courses, je n’avais plus à me concentrer sur ce passage de vitesses, mais uniquement sur ma trajectoire, sur ma technique. Dans les résultats, je suis passé du bas de tableau aux trios de tête. Ce changement m’a complètement libéré, c’était incroyable.”
A cette époque, Adrien et ses parents ne manquent jamais une édition de l’Enduropale : Le Touquet se trouve à un peu plus d’une heure de chez eux. “De façon générale, nous regardions également tous les événements sportifs de ce genre à la télé, et j’étais ébahi devant toutes ces courses, tous ces rallyes. L’enduropale me faisait rêver également… Je me projetais à la place de tous ces pilotes, j’essayais de savoir ce qu’ils pouvaient ressentir quand ils s’élançaient, tous ensemble, pour tenter d’être les meilleurs.”
Pendant neuf à dix mois, Adrien prend ses marques grâce à la boîte automatique de sa moto. “Quand j’ai eu sept ans, nous avons participé à un rassemblement européen, en Belgique, une course sur laquelle la boîte automatique n’était pas autorisée”, se remémore le pilote. “On a remis la boîte manuelle et, pour autant, je m’en suis très bien sorti et j’ai réussi cette fois à bien allier le passage des vitesses à la gestion de l’ensemble de la moto et de la course. Pendant tous ces mois, à l’aide de la boite auto, j’avais progressé, pris mes marques. Et la boîte manuelle n’était finalement plus un problème.”
A cette époque, la famille Van Beveren fait la connaissance d’un jeune coach originaire d’Hesdin (62) : Sébastien Sagot. Le courant passe rapidement entre ce dernier et la famille Van Beveren, et l’entraîneur prend en charge la formation moto d’Adrien. “Il venait d’avoir son diplôme”, indique le pilote. “Il n’avait pas encore beaucoup d’élèves… Jusque là, c’était mon père qui m’avait toujours entraîné, en me transmettant certaines valeurs, à l’instar de la persévérance et du travail. Mais il savait bien qu’il n’était pas toujours très patient avec moi. C’est pourquoi j’ai commencé à m’entraîner très régulièrement avec Sébastien. Ce n’était pas courant pour un pilote, aussi jeune, de disposer d’un coach…” Cette rencontre est un tournant dans la vie du jeune garçon. Sébastien l’aide notamment à apprivoiser sa nouvelle moto, une 80, cette fois, qu’il reçoit à l’âge de huit ans. “Une fois de plus, c’était un peu trop costaud pour moi. Mon père m’a toujours posé des défis conséquents… Mais la suite de ma carrière et mes victoires lui ont sans doute donné raison sur la manière de faire !”
Avec Sébastien, l’entente est au rendez-vous. “Je faisais un entraînement sur deux en sa compagnie et nous nous déplacions sur pas mal de circuits dans la région. J’allais notamment à Aire-sur-la-Lys, au Moto Club Poum Poum. C’était un petit circuit, mais ça m’a permis d’évoluer. En moto, il est important de varier les circuits, pour ne pas s’y habituer, on allait un peu partout, notamment sur la côte, à Equihen-Plage : c’était un magnifique circuit qui n’existe plus maintenant”. Le jeune pilote fait également ses armes du côté de Loon-Plage, sur la belle Côte d’Opale. Encadré par son père et Sébastien, le petit Adrien progresse vite et s’aguerrit. “J’avais besoin de travail, de répéter mes gammes. Et j’étais bien entouré pour cela.”
