A quelques heures de son départ pour le Dakar, le Nordiste Adrien Van Beveren s’est confié sur son parcours, ses réussites, ses déceptions et sur cette volonté qui le pousse en cette fin d’année 2020 à reprendre la route de ce rallye mythique, le Dakar, où il a connu des joies et des déconvenues. Depuis plusieurs années, ce sportif, bien connu et apprécié sur notre territoire, reçoit la confiance d’Eric Bee : la société Astradec, basée à Arques (62), est un partenaire fidèle d’Adrien et accompagne sa carrière.
Par le biais de six épisodes sur le parcours d’Adrien, nous vous proposons tout au long des jours prochains, en amont du coup d’envoi du Rallye Dakar, de faire plus ample connaissance avec ce pilote nordiste, qui nous a livré ses souvenirs, ses succès mais aussi les moments difficiles qu’il a pu connaître dans sa carrière…
EPISODE 1 : une boîte manuelle et pas mal de chutes
Un agenda chargé ? C’est le moins que l’on puisse dire en ce qui concerne la fin d’année 2020 d’Adrien. “Nous devions partir en Arabie saoudite le 26 décembre, mais avec la crise sanitaire, nous prenons l’avion une journée plus tôt”, indique le pilote, qui devra se plier dans ce cadre à trois tests, dont le dernier à 48 heures du départ de la course, pour avoir le droit d’y prendre part.
A trente ans, Adrien Van Beveren va prendre le départ de son 6e Dakar. Avait-il imaginé un jour participer à ce rallye qui fait rêver plus d’un sportif ? Pas sûr… Et pourtant, en mettant une moto au pied du sapin de Noël, l’année de ses cinq ans, les parents du petit Nordiste ont écrit le premier mot d’une histoire qu’ils ne pensaient sans doute pas être si longue, ni si dense !
Quelques années plus tôt, en 1991, Adrien naît à Hazebrouck (59). “J’ai vu le jour dans le Nord, mais c’est dans le Pas-de-Calais que j’ai passé toute ma jeunesse.” Le papa d’Adrien, Jean-Yves, est un passionné de belles mécaniques et – peu étonnant – de moto. “Il a fait quelques compétitions sur circuit, avant ma naissance”, indique Adrien. “Et avant de savoir bien parler, j’avais déjà un coussin entre les jambes, sur lequel je “faisais” de la moto.” Nul doute n’est permis : la passion est transmise très tôt à Adrien. “J’ai commencé quand j’avais trois ou quatre ans, je faisais de la moto et du quad. Et à cinq ans, j’ai reçu ma première moto, une 60 Kawasaki.”
Rapidement, Jean-Yves emmène son fils dans un centre équestre pour se faire la main avec son engin, sur une piste habituellement dédiée aux chevaux. “J’ai essayé de faire quelques tours dans ce qui devait être du mâchefer, mais franchement, c’était super compliqué ! Et, très honnêtement, je pense que je n’étais pas quelqu’un de spécifiquement doué pour la moto. Ce n’était pas inné chez moi, et je n’étais pas casse-cou, ni surdoué. Être à l’aise dans le maniement et la technique a demandé pas mal de temps !” Entre la moto et le quad, le cœur du petit garçon va à la première. Mais quand on a six ans, pas facile de gérer le passage des vitesses tout en pilotant… “J’avais commencé à faire quelques courses avec cette moto, qui avait une boîte manuelle. Généralement, je finissais dans les cinq derniers (rires). Et puis, cet engin n’était, à l’époque, pas vraiment adapté : elle était un peu costaud pour moi – aujourd’hui, les enfants démarrent plutôt avec des 50 – et le passage des vitesses était vraiment quelque chose de laborieux !”
Le petit garçon chute, mais persévère. “Je ne voulais pas décevoir mon père et faire honneur au cadeau qui m’avait été fait.” Adrien ne lâche donc pas le morceau, malgré les difficultés et continue au guidon de cette moto dont la boîte manuelle ne lui simplifie vraiment pas la vie…
